La motricité libre ?

Le terme de "motricité libre" revient souvent quand on parle du développement moteur des jeunes enfants. Ce concept des années 60 est aujourd'hui très pratiqué par les professionnels de la petite enfance.

Alors pourquoi la motricité libre et comment la mettre en pratique ?

La motricité libre repose sur l'activité autonome de l'enfant. Elle permet à l'enfant de découvrir ses propres capacités en toute confiance en le laissant libre de ses mouvements.

Ce concept a été inventé dans les années 60 par Emmi Pikler, une pédiatre hongroise qui était convaincue que les jeunes enfants avaient la capacité de se développer seuls sans l'intervention de l'adulte. Au sein de la pouponnière qu'elle dirigeait à Budapest, l'institut Loczy, elle a découvert que l'enfant développe sa motricité naturellement avec des étapes bien précises et que la liberté donnée aux enfants leur apporte un sentiment de sécurité et d'accomplissement.

Les bienfaits

L'enfant en motricité libre va développer :

• l'harmonie corporelle : l'enfant découvre et explore son corps.

• l'aisance corporelle : il développe son adresse grâce à une meilleure connaissance de lui même.

• la sécurité physique et affective : il acquiert un sentiment de sécurité et de bien-être grâce à sa relation à l'autre et l'environnement.

• la prudence : l'enfant s'assure qu'au bout du geste, rien de dangereux ne l'attend.

En pratique

Pour que l'enfant puisse bouger librement, l'adulte doit veiller à mettre en place certaines conditions :

• La sécurité physique : Le matériel et les objets utilisés sont adaptés aux compétences de l'enfant

• La sécurité affective : L'adulte est présent, il rassure l'enfant et l'encourage dans ses découvertes motrices.

• L'espace : Un espace vaste donne envie de se déplacer. Aménager cet espace de manière à ce que tout soit possible permet de ne pas avoir à poser des règles que le bébé ne serait pas en capacité de comprendre.

• Les vêtements : Des vêtements confortables vont permettre à l'enfant de bouger librement. Des jeans rigides, des robes trop longues ou des chaussettes qui glissent risquent d'entraver les mouvements.

• La position de référence : L'enfant est toujours placé dans une position qu'il connaît, maîtrise et apprécie. Quand l'enfant est placé dans une position qu'il ne maîtrise pas, il utilise toute son énergie pour maintenir un équilibre précaire, il s’immobilise. Il risque alors la chute et la perte de confiance. En motricité libre, l'enfant est mis en position assise quand il est en capacité de s’asseoir seul.

• Bouger au sol : Un sol dur permet à l'enfant de moins se fatiguer et d'avoir de l'aisance en prenant appui plus facilement pour se déplacer. Aménager un espace au sol est le meilleur moyen pour favoriser la motricité libre. L'utilisation des outils tels que les portiques, le transat, le "youpala" peuvent être néfastes pour le développement du bébé. Le portique empêche les mouvements spontanés, l'utilisation prolongée du transat entraîne un tassement des lombaires et bloque la motricité, le cosy enferme la cage thoracique empêchant la respiration profonde et limite le champ visuel. Le "youpala" peut entraîner des chutes et des retards dans l'acquisition de la marche.

• Les jouets : La diversité des jouets conduit l'enfant à faire des mouvements variés. La découverte des formes, des couleurs, des notions de taille, de poids et contenance vont stimuler sa motricité. Un roulement des jouets permet à l'enfant de s’intéresser aux nouveautés et se concentrer davantage sur les objets. En plaçant des jouets au sol près de lui, l'enfant pourra exercer sa motricité en allant chercher les objets qui l’intéresse et ainsi éveiller ses sens.